LES GUERRES DE L'OPIUM

 

 

Factories d'opium de Canton

Création le 8 septembre 2022

Les guerres de l’opium (en chinois : 鴉片戰爭) sont des conflits commencés en 1839, et 1856 motivés par des raisons commerciales qui ont opposé au XIXe siècle la Chine de la dynastie Qing, voulant interdire le commerce de l’opium sur son territoire, au Royaume Uni qui voulait l'imposer en paiement des marchandises qu'elle importait.


Depuis 1773, le Royaume-Uni disposait du monopole de la vente d'opium en Chine. Le Royaume-Uni a cherché alors à affaiblir la Chine et à la forcer à l'ouverture aux puissances étrangères. À titre de réponse, en 1800, la Chine a interdit la culture du pavot pour réduire l'hégémonie du Royaume britannique sur le marché chinois, mais le Royaume-Uni a alors importé le pavot d'Inde pour continuer à alimenter le marché chinois. Le conflit a fait émerger des tensions provoquées par le renforcement des lois anti-opium du gouvernement Qing, en réponse à l'intensification par les Britanniques de leurs exportations illégales en Chine de l’opium qu'ils produisaient dans l’Inde britannique.

La première guerre de l'opium a été déclenchée, lorsque la Chine a interdit l'importation et la consommation d'opium en 1839. Elle a opposé la Chine au Royaume-Uni, jusqu'en 1842.

La seconde guerre de l'opium s'est déroulée de 1856 à 1860 et a vu cette fois l'intervention de la France, et des États-Unis, aux côtés du Royaume-Uni. Le nom par lequel est désignée cette guerre s’explique par le fait qu'elle peut être considérée comme le prolongement de la première guerre de l'opium.

La défaite de l'armée chinoise en 1860 contre l'armée britannique alliée à celles des USA et de la France, a obligé la Chine à concéder le territoire de Hong Kong, pour 99 ans, à la Grande-Bretagne.

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Le 20 avril 1860, une flotte comprenant des bâtiments français, anglais, russes et américains se présente devant l'embouchure du Pei-Ho, la rivière de Pékin. Après des premiers combats très meurtriers de part et d'autre, le débarquement des alliés est gêné par la vase, qui borde le Pei-Ho sur 300 mètres de large. Sur les deux rives, la population chinoise, étonnée, salue par des courbettes silencieuses.


Résistance héroïque des Chinois à Pei-Ho

Ce n'est que le 1er août 1860 que le débarquement commence. Le contingent français d'avant-garde comprend 2 000 hommes  et 200 coolies. Les forces anglaises sont équivalentes.

https://www.chineancienne.fr/19e-s/montauban-l-expedition-de-chine-de-1860/#extrait1

400 hommes, sous les ordres du Général Montauban, se jettent dans la vase et mettent une heure et demi avant d'atteindre la terre ferme. Les alliés campent pendant 12 jours aux alentours de Pe-Tang. Un hôpital de campagne est monté à Hou-Tsoum, et accueille les blessés des escarmouches avec les cavaliers tartares, qui - seuls - ont montré de l'esprit d'initiative durant toute cette campagne.


Après de nombreux faits d'armes et d'essais de tractations, le 26 septembre a lieu la traversée du pont de Pa Li Kiao par le Général de Montauban ; des cavaliers tartares font irruption, mais la troupe peut constater que la route de Pékin est libre.


Bombardement de Canton

Le prince Kong fait savoir qu'il est prêt à recevoir des plénipotentiaires pour discuter. On lui envoie une ambassade composée du Colonel Foulon-Grandcamp et de Mr Ader, chef du service des hôpitaux, du côté français, du Secrétaire de Lord Elgin, du Correspondant du Times, de quinze Sikhs d'escorte, et de trois soldats anglais, ainsi que de l'interprète abbé Dulac. On ne les a jamais revus.
 
PRISE DU PALAIS D'ÉTÉ

 Le 5 octobre, les Français prennent une grande redoute, abandonnée la veille par 12.000 cavaliers, et peuvent ainsi se diriger vers le Palais d'Été, situé à 4 km au nord de la Capitale; Un groupe parti en reconnaissance peut y pénétrer sans peine. Le général de Montauban ordonne le bivouac pour la nuit. Le lendemain, avec son état-major et celui des Anglais, ils visitent cet ensemble splendide disséminé dans un parc de rêve. Des eunuques révélèrent l'emplacement du caveau des trésors, on y découvre or, perles, bijoux, plus de 800.000 francs. Chaque armée en reçoit 400.000 F soit 80 F. à verser à chaque soldat. 

 

Gravure en cuivre de 1786

 LES TRÉSORS DU PALAIS D'ÉTÉ
 
Depuis la prise du Pont de Palikao, des bandes de pillards chinois pénètrent dans l'enceinte du Palais d'Eté, et, avec la complicité d'anciens serviteurs du Palais, s'emparent de riches butins, et s'enfuient. Des soldats français et anglais les attendent à l'extérieur des murailles, et s'emparent par la force de ces trésors.
 
MASSACRE DES PLÉNIPOTENTIAIRES
 
C'est au moment où les alliés vont quitter Pékin que l'on découvre les traces des malheureux plénipotentiaires, l'uniforme du Colonel Foulon-Grandcamp, la sellerie de Mr Ader, et les 15 selles des Sikhs de l'escorte. Des paysans indiquent la ferme, où les cadavres des prisonniers auraient été livrés en pâture à un troupeau de porcs.

Signature du traité de paix