HISTOIRE DE L'INDE 1

 

Création le 15 septembre 2022

Alain Daniélou - aussi appelé suivant son nom indien Shiva Sharan, le protégé de Shiva, littéralement « shiva-refuge », né le 4 octobre 1907 à Neuilly-sur-Seine (France) et mort le 27 janvier 1994 à Lonay (Suisse), est un indianiste et musicologue français.

Son livre, publié aux éditions Fayard en 1983, développe certains points saillants, caractéristiques de diverses époques de l'Inde :

« Par sa situation, son système social et la continuité de sa civilisation, l’Inde constitue une sorte de musée. Son histoire n’est pas une chronologie, une série de récits de batailles, de conquêtes ou de révolutions de palais, c’est l’histoire de l’homme, de notre humanité, avec ses découvertes dans le domaine des sciences, des arts, des techniques, des structures sociales, des religions, des concepts de la philosophie. »

****************************

LES PROTO-AUSTRALOÏDES

Dans la haute vallée de l’Indus, on distingue cinq cycles glaciaires, accompagnés de vastes mouvements de population. C’est à la fin du deuxième cycle glaciaire qu’apparaissent des instruments de silex bifaces. Les jarres funéraires et les peintures rupestres à l’hématite des plus anciennes couches préhistoriques ne différent guère de celles qui sont faites maintenant. Les pêcheurs ont construit leurs barques sans l’aide de métaux. Les bois sont adroitement façonnés et pliés au feu, et cousus à l’aide de cordes d’étoupe.  Ces barques sont utilisées pour une expansion jusqu’au Chili, ou Madagascar, ou la Mésopotamie.



L’Inde est passée directement de la pierre polie au fer, un métal sacré, qui sert de petits bijoux, ou de pointes de flèches. Au point de vue social, c’est la vieille femme qui commande, et qui gouverne. Les groupes ethniques qui, dans l’Inde, ont maintenus les caractères sociaux et les langues munda sont encore nombreux. Les histoires du Livre de la Jungle de Kipling proviennent de la littérature orale des Munda. L’idée de consulter les augures, d’après le vol des oiseaux ou les entrailles des animaux, appartient aux concepts de cette première civilisation. Certains États indiens sont encore de culture munda.

LES DRAVIDIENS

Une couche de civilisation méditerranéenne s’étend de l’Espagne jusqu’au Gange avant le troisième millénaire. La branche indienne s’étend dans l’Inde centrale. Les Brahmanes du sud sont de type dravidien. C’est de l’Inde que seraient venus les ancêtres des Égyptiens. Les ruines ensablées de la civilisation de l’Indus couvrent un territoire considérable. Par ailleurs les constructions en larges pierres plates (les dolmen) auraient une origine dravidienne. Les Puranas sont de vastes ouvrages un peu similaires à la Bible, et remontant jusqu’au VIème millénaire avant Jésus-Christ. Presque rien de cette littérature n’a été traduit dans des langues européennes.

 

Dans l’hindouisme, le yoga est une discipline créée par Shiva. Le mot shiva veut dire « favorable » C’est un adjectif qu’on utilise pour éviter de prononcer le mot magique du dieu. Les Égyptiens considéraient qu’Osiris était venu de l’Inde, monté sur un taureau, qui est la monture de Shiva.

LES ARYENS.

Les tribus aryennes étaient des tribus nomades d’hommes grands aux yeux bleus,  apparentés aux Perses, aux Germains et aux Celtes. La langue des Aryens de l’Inde, le sanskrit védique, est la plus ancienne des langues que l’on a appelées indo-européennes. Les Aryens ont quitté leur habitat primitif, à l’occasion d’une période de sécheresse intense. Leur occupation fut seulement vivrière, sans apport culturel. C’est du védique, la langue des tribus aryennes qu’est dérivé le sanskrit classique, ainsi que toutes les langues du nord de l’Inde. Le caractère sacré de la vache est d’origine dravidienne.

C’est la révolte des Dravidiens contre les Aryens qui est consignée dans l’immense récit du Mahabharata. La victoire des Pandava dravidiens rétablit un certain équilibre,  il y a 5 000 ans. Le centre de la culture védique est le foyer, où le feu, nourri par des offrandes, ne doit jamais s’éteindre.

Les textes sacrés des Aryens sont appelés Védas. Ce sont des recueils d’hymnes adressés à diverses divinités, qui ont été transmis par voie orale, puis par écrit. La création du sanskrit, la langue « raffinée », a été une œuvre prodigieuse d’envergure, avec une grammaire complexe et un vocabulaire immense. C’est seulement à une époque récente que la conquête musulmane, puis la colonisation européenne, ont interrompu le cours de son développement.

À partir du IVème siècle après Jésus Christ, les sources chinoises apportent des documents importants sur l’Inde, rédigés par des voyageurs.

L’EMPIRE DU MAGADHA ET LE BOUDDHISME

Durant la période prébouddhiste, l’Inde se composait d’une foule de petits États perpétuellement en guerre. Les guerres se soldaient par l’annexion d’une partie du territoire voisin. Selon l’image littéraire, "la poussière des pieds de l’empereur doit être balayée par les couronnes des rois vaincus prosternés devant lui". L’Empire du Magadha a étendu sa domination sur l’Inde presque entière.



Gautama, appelé Bouddha (L’Illuminé) a appartenu à une famille princière. Né en -563, il a eu un grand rayonnement : le bouddhisme a été le principal véhicule de l’expansion coloniale de l’Inde. Les plus anciens documents bouddhistes proviennent de l’île de Ceylan.

LA DEUXIÈME CONQUÊTE ARYENNE

Alexandre le Grand

C’est au printemps de l’année -334 que le grec Alexandre a l’espoir d’établir le plus grand empire militaire et culturel du monde Sa campagne durera 10 ans. Il atteint l’Inde au bout de 5 ans, et devient un personnage légendaire. Mais il perd la moitié de ses troupes, qui ne souhaitent plus poursuivre la conquête. Il écoute son armée et revient via la côte désertique du Bélouchistan, et meurt à Babylone des suites de ses blessures et de la dysenterie. La disparition de l’empire grec de l’Inde n’a pas signifié la fin des contacts. Une dizaine d’années plus tard, un autre Grec, Séleucus, se dirige vers l’Indus. il se trouve face à l’armée de Chandragupta, qui comporte plus de 9 000 éléphants. Cela s’est négocié …

Les royaumes indo-grecs ont duré plus de deux siècles, profitant des contacts scientifiques et artistiques. La Perse devient le grand centre de rencontres.

                                       Chandragupta