HISTOIRE DU JAPON

 


 

CRÉATION le 20 septembre 2021

 Danielle Elisseeff est une historienne française spécialiste de la Chine, née en 1938

Élève de l'École nationale des chartes et de l'École des Langues orientales, elle rédige une thèse intitulée "La connaissance de la Chine en France au XVII eme siècle" (1964). Titulaire d'un doctorat du Centre de recherche sur l’Extrême-Orient, Danielle Elisseeff est membre statutaire du Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine de l'EHESS. Elle enseigne également, jusqu'en 2010, à l'École du Louvre l'archéologie ainsi que les arts de la Chine et du Japon.

En 2001, elle publie aux Éditions du Rocher « L’histoire du Japon » de l’antiquité jusqu’à nos jours.


On a trop souvent retenu une imagerie contradictoire, tour à tour martiale et pacifique, barbare et raffinée. D’un côté, le samouraï, terrible et respectable, le shogun brutal et tout-puissant, le kamikaze suicidaire ; de l’autre, de fascinants arts de vivre, l’extase du promeneur devant un arbre séculaire, la félicité du buveur de thé, que berce le chant de l’eau bouillante …

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Les glaciations ont fait baisser le niveau des mers, et ouvert des passages impraticables en périodes plus chaudes.

De -500 à 500 se développe,  dans la région de l’actuel Pékin, un important État chinois, la Principauté de Yan, qui se heurte à un conflit ouvert avec un pays coréen, le Choson. dont les habitants vaincus doivent accepter  l’installation de cinq commanderies chinoises. L’influence chinoise s’étend au Japon. Il n’a fallu que deux ou trois générations aux modestes agriculteurs de l’Ouest japonais  pour organiser, sous l’impulsion des paysans  venus du continent,  des rizières en terrains inondés, ce qui entraîne un accroissement démographique.


                                                          Le namazu

Les anciens Japonais ont fabriqué trois types d’objets : des céramiques, des perles et des bronzes. Ceux-ci, à l’origine des armes importées de Corée, sont fondus en des cloches  à section élliptique, et servent peut-être à calmer le « namazu », le gros poisson chat sur lequel repose l’archipel, et dont les mouvements  provoquent les tremblements de terre …

De grands changements ont lieu au III ème et IV ème siècles : il y a un très grand nombre de tombes à tumuli.

 

LA VAGUE BOUDDHISTE

L’histoire commence au Japon par  le voyage d’une statue, une représentation en bronze doré, en cadeau d’un souverain étranger. Or la vie religieuse au Japon s’organisait autour de personnages tels que les chamans, les devins. Les divinités locales n’avaient pas de visage humain. Or l’accueil de Bouddha a été général, cela a été la « culture d’Asuka » au VI ème siècle ; 

 

 

Il s’est aussi caractérisé par le règne de femmes, dont l’impératrice Suiko, dont le règne a marqué le début des grandes réformes. Alors que le Japon est dénommé l’Empire du Soleil, En 600, Suiko envoie en Chine une ambassade de quelques-uns des hommes les plus instruits et les plus talentueux du pays, puis une seconde ambassade.

 

En 701, un nouveau code va rester en vigueur jusqu’à la promulgation de la Constitution japonaise moderne en 1889. Il porte sur les douze rangs de coiffures,  la primauté des femmes sur les militaires, la fonte des premières monnaies japonaises, une première capitale à Nara dans le tiers sud du Japon. Les scandales conduisent à une nouvelle capitale, Kyôto en 794. Une nouvelle mode vestimentaire se développe. `

 

 Reste la légende de Tamuramaro : les historiens retiennent surtout le titre qu’il a porté : shogun (général). On apprend aussi que c’est une dame de la Cour qui a écrit le premier roman en japonais !

Ensuite, qu’est-ce qu’un samouraï ? C’est à l’origine le serviteur  d’un personnage auquel incombe un rôle d’administration. Ce serviteur est un homme à tout faire, capable d’assurer sa sécurité et celle de son maître. Durant la première moitié du XVII ème siècle, le samurai  est peu à peu contraint à se conformer à un code d’honneur, en bénéficiant  en retour d’un prestige certain. La disparition officielle des samourais se fait en 1870, dans le cadre d’une modernisation sans précédent de l’État. 

 


 LES GUERRIERS AU POUVOIR

De modestes serviteurs armés, les samouraïs on du mener de front toutes sortes de missions, si bien que les plus talentueux, ou les plus autoritaires sont devenus, rapidement, de véritables petits seigneurs locaux. D’autre part des voyageurs venus de Chine ont importé le « Zen » qui comportait les six voies du Bien et les six voies du Mal. Dans les grandes occasions, les prêtres décrivent aux fidèles les tourments qui attentent en enfer les méchantes gens.

En 1271, les armées mongoles font une première tentative d’invasion. À la troisième, un typhon providentiel, (kamikaze) détruit leur flotte. En 1460, une terrible famine décime la population rurale de la région de Kyoto. Les affamés commencent à se tourner contre les usuriers et les seigneurs trop exigeants. Chacun sent que la société bouge : les puissants seigneurs sont des colosses aux pieds d’argile. Puis apparaissent les « ninjas », littéralement des « personnes cachées », et qui dans les montagnes résistaient aux différents chef s de guerre. Vers 1580, les dictateurs les détruisent à coup de mousquet, la grande révolution de la puissance de feu.

 

Mais en 1529, François Xavier, l’un des fondateurs espagnols de la Compagnie de Jésus, débarque à Kagoshima. Son église de bois et de papier devient la coqueluche mondaine de la bonne société. Ce premier contact entre le Japon et l’Europe est important. Au Japon, c’est maintenant la chasse aux sabres : il est interdit aux paysans de toute province de conserver chez eux des sabres, des épées, ou toute autre arme. Ces armes seront fondues pour fabriquer des clous et des crampons nécessaires à l’érection d’un grand Bouddha.

VERS LA DICTATURE DE LA PAIX

La bataille la plus importante de l’histoire du Japon est celle de Sekiharaga en 1600. 200 000 hommes s’entre-tuent à l’arme blanche dans la boue … Mais toute guerre a une fin. La nouvelle capitale est Edo (Tokyo). En 1657, un gigantesque incendie détruit Edo, construite de planches et de papier. 100 000 personnes périssent. Puis survient un tremblement de terre de grande ampleur.

LES GRANDS BOUVERSEMENTS

Un Américain, le commodore Perry, aborde diplomatiquement le Japon et conclut un traité commercial. Suivent des traités avec la Grande Bretagne et la France. Le Japon prépare une délégation qui se rend à l’Exposition universelle de Paris de 1867. Les contacts sont facilités par Léon Roche, l’ancien Secrétaire d’abdos el-Kader. Jusqu’en 1912, c’est l’ère Meiji, signifiant politique éclairée, qui marque l’entrée du Japon sur la scène internationale. En 1869, c’est la création de l’Université de Tokyo ; le port du sabre est interdit en 1876.

À partir de 1887, le gouvernement développe une force navale moderne. Puis c’est la guerre sino-japonaise, que les Japonais gagnent grâce à la puissance de leur flotte de guerre, et à l’impéritie du commandement chinois.

LE FEU ET LA PAIX

Contre la Russie, les Japonais prennent Port Arthur. Les Russes cèdent en mars 1905, après une bataille navale qui leur coûte 34 navires. En 1910, le gouvernement japonais annexe la Corée. La première guerre mondiale enrichit commercialement le Japon. Le 1er septembre 1923, le plus grand tremblement de terre des derniers siècle détruit Tokyo de fond en comble. Le 21 septembre 1931, le Japon envahit la Mandchourie. Puis c’est la course vers la guerre. Les stratèges japonais calculent que la guerre doit être gagnée avant 1942, avant une pénurie mondiale de combustibles.

Les terribles bombardements aériens de Tokyo commencent le 10 mars 1945. Le 6 août 1945, une bombe atomique détruit Hiroshima. Trois jours plus tard, c’est au tour de Nagasaki. Une semaine plus tard, l’Empereur Shôwa annonce la capitulation : les Japonais viennent de comprendre qu’ils peuvent surmonter, au moins partiellement, une forme d’apocalypse. Ils ne l’oublieront jamais.


Et en prime :

 https://www.youtube.com/watch?v=ZVJ3Ho83Ksg

 






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