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| Hong Wu |
(une surprise vous attend à la fin de l'article)
LA DYNASTIE DES MINGS
Zhou Yuanzhang était le fils d’un ouvrier agricole ; il survit à une épidémie de peste et se fait moine. Il rallie une révolte et épouse la fille de son chef. En 1364, il se proclame roi de Wu. En 1368, il prend Pékin et se fait proclamer Empereur sous le nom de Hong Wu. Mais ses alliés exigent leur récompense, ce qu’il refuse. Cela aboutit à de nombreux massacres.
Il constitue une armée de paysans ; en 1368, il prend Pékin et se fait proclamer Empereur. Ceux qui se sont ralliés à lui réclament leur part du gâteau. Nombre de groupes soutiennent un autre candidat au trône. Hong Wu ne leur pardonne pas … Quant aux lettrés, qui s’étaient trop facilement laissés mettre de côté, il fait des efforts louables pour s’attirer leur bonne grâce vacillante. Il restaure les anciens titres de noblesse, mais n’hésite pas de sévir contre le chef d’un clan qu’il soupçonne d’être en collusion avec des partis étrangers : énorme procès et exécution de l’accusé.
Son testament moral se ramène à six obligations que les fondateurs de la dynastie suivante, les Qing appliqueront :
- respecter la piété filiale ;
- respecter ses supérieurs ;
- vivre en harmonie avec ses voisins ;
- éduquer ses enfants ;
- se montrer content de son sort ;
- ne rien faire de mal.
Si les Mongols ne lanceront plus d’opérations d’envergure, ils s’arrangent pour créer d’incroyables désordres. Il n’est pas exclu que l’Empire se disloque. De plus Hong Wu lance une campagne de constructions somptuaires nécessitant d’énormes quantités de bois ; il se fait accuser de dévaster les forêts. Lorsqu’il meurt en 1398, peu de ses sujets le pleurent.
La prospérité de la Chine du Nord dépend trop des apports de la Chine du Sud. Le nouvel empereur Yongle doit d’urgence s’occuper de la politique intérieure ; les canaux qui relient les deux parties de la Chine sont devenus impraticables, les transports se font donc par mer, ce qui fait la joie des pirates.
LE TOUR DU MONDE À L’ENVERS
La famille du jeune MA en fait un eunuque doué qui s’élève à des postes militaires importants. L’Empereur lui donne un nouveau nom : Zheng Hé, qui fait six expéditions maritimes. avec une flotte de plus de 20 000 hommes. Au nord, les Mongols gagnent une bataille, et enlèvent l’Empereur. Dans les décennies qui suivent, on sent la fin d’une prospérité fragile.
LA DYNASTIE DES QING
Le rebelle Li Zicheng s’engouffre en vainqueur à Pékin, en 1644. C’est la fuite éperdue de l’empereur Chongzhen dans les appartements du palais royal, avant qu'il ne se passe la corde au cou.
UN JEU À TROIS
La situation de Li Zicheng est précaire, car un troisième homme, Wu Sangui, mais aucun n’a le pouvoir de dominer la Chine. Un nouveau chef de guerre, Dorgon, qui incendie une nouvelle fois le Palais de Pékin, et qui est tué par deux paysans loyalistes. Finalement, les Mandchous régneront avec terreur, pendant deux siècles sur la Chine. Par exemple, en 1645, les Mandchous donnent l’ordre à toute la population mâle de l’Empire de revêtir l’habit mandchou, de se raser la tête en ne gardant qu’une touffe de longs cheveux tressés dans le dos, ce que les Anglais nommeront le « pig tail » (la queue de cochon), et qui durera jusqu’en 1911, dès la chute des Qing, dont l’adage était le suivant : « Si tu rases tes cheveux, tu garderas ta tête ; si tu gardes tes cheveux, tu perdras ta tête ».
Les Jésuites, qui avaient tenté de mettre en place le calendrier chrétien, sont condamnés, mais sont sauvés par un tremblement de terre.
Le nouveau souverain, le jeune Kangxi, fait appel aux Jésuites, que leur stature internationale pousse à être polyglottes, pour servir de négociateurs et interprètes pour résoudre les questions de frontière entre la Chine et la Russie orientale. De plus il est savant en agriculture. En fin 1722, il désigne son quatrième fils Yongzheng comme son successeur. Celui-ci a pour mérite la fermeté, et est un travailleur boulimique. Il rappelle que le riz est l’aliment essentiel de la population. En 1736, il rejoint ses ancêtres, et est remplacé par Quianlong. Pendant son règne, 360 lettrés créent en dix ans une énorme encyclopédie manuscrite afin de rassembler matériaux littéraires et textes anciens. Il fait construire le célèbre palais d’été, détruit par l’expédition anglo-française de 1860. Il place en 1751 le Thibet sous la coupe de la Chine.
L’Empereur Jiaqing a à faire face à de nombreux problèmes : piraterie au large des côtes, insurrections près des frontières, explosion de la natalité, insuffisance du nombre des fonctionnaires, pots de vin, Lors d’une insurrection, l’Empereur ne doit la vie sauve qu’à l’intervention de son fils, en plein palais d’été …
L’EMPEREUR DAOGUANG ET L’OPIUM
Il faut beaucoup de courage pour attaquer de front la délicate question de l’opium. Si les Britanniques et, derrière eux les Européens avaient moins aimé et recherché le thé, l’histoire de l’Extrême Orient au XXème siècle en eut peut-être été changée. Les thés consommés en Europe au XVIII ème siècle sont des thés chinois importés par l’ East India Compagny, dont l’enrichissement finance la conquête de l’Inde. Dès les années 1780, les Britanniques écoulent à Canton de grandes quantités de coton brut. L’argent produit est réinvesti dans l’achat de thé chinois revendu en Angleterre. Cet énorme bénéfice ne profite pas à l’économie chinoise.
La parade trouvée par les Chinois est de vendre leur coton moins cher que le coton indien, dont la vente s’écroule, au dam de l’East India Compagny, qui décide de vendre massivement de l’opium à la Chine, qui fait détruire l’opium récemment arrivé, soit 2 000 tonnes. La riposte des Anglais est la guerre de l’opium en 1840, à l’issue de laquelle ils bénéficient de l’ouverture des meilleurs ports chinois.
LES ÉTRANGERS ENTRENT DANS LE JEU
Les vainqueurs de 1840 sont anglo-saxons et protestants. Ils imposent à la Chine le traité de Nankin et s’installent à Honkong. Puis les Américains et les Français réclament et obtiennent les mêmes avantages qu’ils obtiennent au traité de Whampoa.
L’année où meurt Daoguang, les paysans du Guangxi se soulèvent. C’est une des plus folles aventures que la Chine ait connue. Le chef du mouvement se dit inspiré par Jésus-Christ. Il prône la redistribution des terres. Ce mouvement fait rapidement tache d’huile. Mais deux armées, celle des Mandchous et celle des Taipins se font une interminable guerre de poursuite. L’Empereur Xiangfen laisse à son demi-frère le soin d’assurer l’application des fameux « traités inégaux » (1860), après que les troupes anglaises et françaises eurent mis à sac le Palais d’été.
LA FIN DE L’EMPIRE (1862 - 1908)
Cixi est la fille d’un petit fonctionnaire mandchou, sa beauté lui permet d’entrer au harem impérial en 1851, de s’y faire remarquer, de devenir concubine impériale puis impératrice. Seule maître du gouvernement à partir de 1875, elle ne lâche le pouvoir qu’à sa mort en 1908. Elle était devenue la bête noire de tout ce que l’administration chinoise compte d’esprits novateurs et patriotes. Elle a exercé en revanche une fascination durable sur les Occidentaux. C’est elle qui a détourné le budget de la Marine pour faire édifier le fameux Palais d’Été. Sa devise : tout pour le harem l’entraîne dans une guerre irrémédiable contre son neveu Guangxu, coupable d’un impardonnable modernisme
LES CENT JOURS DE RÉFORME
Les Occidentaux s’installent en Chine et la modernisent. Les Allemands s’occupent des ports, les Russes colonisent Port-Arthur, les Français commencent à construire le chemin de fer du Yunnan en 1898. Cela ne plait évidemment pas à Cixi.
LES POINGS DE LA « SUPRÊME HARMONIE »
Lorsque les « Boxeurs » se lancent à l’assaut des légations, Cixi les encourage. Mais les Puissances occidentales finissent par gagner la partie. La disparition de la vieille Impératrice en 1908 apporte un soulagement au parti réformiste.
LA RÉPUBLIQUE
Le 10 octobre 1911, la garnison de Wuchang (actuellement Wu Han), suivie par d’autres garnisons. Le 1er 1912, Sun Yat-sen devient le Président de la République chinoise. Il lance le Parti national (Guomindang). Et parmi ce temps-là, les Chinois s’activent à broyer les traces de l’influence européenne, sauf quelques rangées de platanes à Wu Han.
PREMIÈRE MOITIÉ DU XXÈME SIÈCLE
Le militaire est ce qui reste quand les structures du pouvoir civil s’effondrent. En 1924, Zhang Zuolin, un chef militaire, tente de créer avec Su Yat Sen une confédération utopique. Le Japon voit dans la conquête de la Chine la solution à son ascension économique à marche forcée. En 1937, Pékin est occupé. Le gouvernement chinois dépend du bon vouloir international. Staline tente sa chance. À partir de 1929, Mao Zedong et ses amis organisent un maquis. Devant la contre-attaque nationaliste, les communistes changent de région refuge en 1934 : c’est la Longue Marche.
En 1938, pour contrer l’avance japonaise, les nationalistes ouvrent les digues du fleuve Jaune, ce qui ne gêne pas les Japonais, mais affament les Chinois.
Au début de 1949, l’Armée chinoise populaire parvient à faire basculer la Chine du Nord sous son contrôle. Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame à Pékin la fondation de la République populaire de Chine. L’Armée populaire entre au Tibet en 1951. En 1954, première campagne de contrôle des naissances. Pragmatisme à l’extérieur, démesure à l’intérieur : pendant vingt ans, la Chine a vécu au rythme du comportement de Mao Zedong, le « Grand Timonier ». Le « rideau de bambou » s’entr’ouvre en 1972. En 1982, Deng Xiaoping organise le mieux-être des Chinois. La nouvelle Chine s’approprie une culture citadine qu’elle ne connaissait pas auparavant quand elle était majoritairement paysanne.
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Mais la culture chinoise se transforme : après l’ère des porcelaines et des gouaches artisanales, elle s’approprie les spectacles de très haut niveau. En voici deux exemples exceptionnels, que nous ajoutons à la recension du livre de Madame Élisseeff :
- la femme aux mille mains :
https://www.youtube.com/watch?v=Yk5eCbMzetU
- le lac des Cygnes :
https://www.dailymotion.com/video/x3e6oyv
