L’éditions « ABC du collectionneur » a présenté en 1975 un livre sur « La porcelaine de Chine ». Le texte est de Jean-Pierre Desroches, né le 7 février 1945, et qui est un chercheur, archéologue, mongoliste et sinologue français. Il est Conservateur général du patrimoine au Musée Guimet. Il a été professeur à l’École du Louvre. Archéologue, il dirige la Mission archéologique française en Mongolie. Il a également été commissaire d’expositions majeures sur la Chine, en France et en Extrême Orient.
Les photos sont de Florin Dragu et de Patrick Rousselin.
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Prestige d’une civilisation plusieurs fois millénaire, depuis toujours la Chine a exercé sur les Occidentaux une fascination qui n’a pas tardé à se muer en curiosité, dès les récits des premiers voyageurs. À la faveur des échanges commerciaux, c’est par bateaux entiers que débarquent en Europe les soiries, les laques, et surtout ces merveilleuses porcelaines dont l’extrême finesse intriguera longtemps les Occidentaux, si longtemps qu’il faudra plus de deux siècles pour en percer le secret.
Les potiers chinois sont regroupés en villages, qui peuvent être assimilées aux manufactures royales : l’empereur et la Cour leur passent d’importantes commandes. Les fours sont toujours portés à très haute température. On dispose au centre les objets les plus fragiles. Le temps de cuisson varie selon les pièces, le lieu, l’époque, mais l’opération peut durer jusqu’à dix jours.
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Monochromes de la période Song |
Les monochromes sont des époques Song et Yuan. La dynastie des Song (960-1279) est caractérisée par un essor sans précédent des techniques et des échanges. Après s’être repliés à Hangzhou en 1129 devant les Jin (1115-1234), les Song sont balayés par les Mongols qui instaurent la dynastie des Yuan (1279-1368).
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Céladon |
Le XVIIème français a donné le nom de céladon (le pâle amoureux d’Astre) à ces vases monochromes recouverts d’une glaçure verdâtre. À l’époque Song, certains des céladons de Yuesont réservés à l’Empereur : ce sont les Kuan.
LA PURETÉ DES BLANCS
Mille fois copiées et recopiées, les porcelaines de To-houa deviennent célèbres en Europe sous le nom de « blancs de Chine ». Les pièces les plus célèbres appartiennent au panthéon bouddhiste ou taoïste.
LA JUSTE HARMONIE DES « BLEU ET BLANC »
L'espace chinois tout entier, à la fin du XIII ème siècle, se trouve soumis en peu de temps sous le joug des Mongols. Mais les fours ne s'éteignent pas pour autant. Cependant les proportions s'épaississent ; des formes nouvelles apparaissent, dérivées de modèles iraniens en métal ou en verre. Les pièces sont extrêmement rares.
L'âge d'or est la période Ming (1368-1644). La belle transparence des pièces est due au kaolin très pur de la région de King-te-tch'en. La popularité grandissante des bleu et blanc est à l'origine de la vogue extraordinaire de la porcelaine de Chine dans le monde entier.
Mais tout art connait un jour son destin, qui arrive à la fin du XVIII ème siècle.
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Assiette "joute équestre" famille verte |
Somptueuse comme la soie, la "famille verte" possède des qualités d'individualité et d'originalité :
- Le dessin se détache, vigoureux, la ligne est épurée, sans vaine fioriture ;
- La composition reste sobre, même si elle comporte une multitude de personnages.
Mais vers 1677, l'empereur K'ang-hi ordonne de cesser la reproduction des sujets religieux et des portraits. C'est le début du déclin de la famille verte.
LA FAMILLE ROSE
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Assiette octogonale "famille rose" |
Enfin consultera avec le plus grand intérêt le site « Chine ancienne » extrêmement fourni, avec en particulier la rubrique sur l’histoire de la porcelaine :
https://www.chineancienne.fr/d%C3%A9but-20e-s/ballot-petite-histoire-de-la-porcelaine-de-chine/