![]() |
| Compagnies des Indes Orientales à Canton |
Historien, membre des conseils d'administration du Souvenir Napoléonien et de la Fondation Napoléon, Jacques Macé est considéré comme l'un des meilleurs connaisseurs de la captivité de Napoléon 1er à Sainte-Hélène. Biographe des généraux Montholon et Gourgaud, il s'est attaché à démontrer les causes de la mort naturelle de l'Empereur et à placer Sainte-Hélène au cœur de la légende napoléonienne.
Mais il a plus d’une corde à son arc. Dans l’excellente Revue du Souvenir Napoléonien de décembre 2012, il publie un article sur le monde asiatique et l’Océonie à l’époque napoléonienne.
***************************
De 1793 à 1815, l’Europe traverse une période particulièrement agitée. Mais cette vingtaine d’années ne constitue qu’un grain de sable dans l’histoire multimillénaire des civilisations asiatiques.
![]() |
| Moine - dynastie des Nguyen |
L'INDE
https://www.youtube.com/watch?v=Yi_1b-gB3QM
À l’école de Brienne et à l’École militaire de Paris, le jeune Napoléon Bonaparte et ses camarades ressentent certainement cette perte de l’Inde comme une humiliation. Ainsi prend sans doute naissance l’idée de « couper à la Grande Bretagne la route des Indes » en prenant le contrôle de l’Égypte et, pourquoi pas, d’entreprendre la reconquête de l’Inde …
Le 17 décembre 1798, le général Bonaparte informe le Directoire de l’arrivée à Suez d’un Indien qui rapporte que « notre arrivée en Égypte a donné une grande idée de notre puissance et a produit un effet très défavorable aux Anglais ».
Le 25 janvier 1799 Bonaparte écrit au Sultan d’Oman : « Vous avez été instruit de mon arrivée sur les bords de la mer Rouge, avec une armée innombrable et invincible, remplie du désir de vous délivrer du joug de fer de l’Angleterre. Je m’empresse de vous faire connaître le désir que j’ai que vous me donniez par la voie de Mascate et de Moka des nouvelles sur la situation politique dans laquelle vous vous trouvez. Je désirerais même que vous puissiez envoyer à Suez quelque homme adroit, qui eût votre confiance, avec lequel je puisse conférer. »
Mais Bonaparte doit renoncer à son rêve oriental ; il nomme le général Isidore Decaen capitaine général des territoires français à l’est du Cap de Bonne Espérance. Decaen doit se replier dans l’océan Indien sur l’Ile de France (Ile Maurice) et l’Ile Bonaparte (Bourbon, Réunion). Les affaires espagnoles puis l’entrevue d’Erfurt enverront les projets asiatiques de Napoléon 1er aux oubliettes.
Les cinq comptoirs redeviendront français en 1815 (jusqu’en 1954) et, en 1876, la reine Victoria sera proclamée impératrice des Indes.
LA CHINE
En 1644, après l’écroulement de la dynastie mongole des Ming, celle des Qing d’origine mandchoue prend le contrôle de l’Empire chinois et étend son emprise sur le Tibet, la Mongolie extérieure et l’Asie centrale. Au XVIIIème siècle, la Chine connaît une extraordinaire période de prospérité économique. Les cotonnades de Nankin, les soieries de Suzhou, les porcelaines du Jiangxi, les céramiques et laques envahissent le marché européen. Les missionnaires de la Compagnie de Jésus sont considérés comme des savants et des érudits. Mais en fin du XIXème siècle, la corruption des élites au pouvoir conduisent à la déliquescence de la société chinoise.
En 1793, Macartney, gouverneur anglais de Madras, est envoyé en ambassadeur auprès de l’empereur Qianlong pour imposer un traité de commerce. Mais il refuse de se plier au kowtow (prosternation neuf fois la tête contre le sol devant le Fils du Ciel) n’acceptant de ne faire qu’une génuflexion. Il est viré !
En 1816, deuxième tentative aussi malhabile de lord Amherst, pour les mêmes raisons. Rentrant en Angleterre, il fait escale à Sainte Hélène. Napoléon doit-il recevoir le lord ? Oui pour savoir ce qui se passe en Chine … Lord Amherst aurait écrit un journal de voyage, lu par un certain Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine. qui cite dans son dernier ouvrage la « phrase de Napoléon » « Laissons donc la Chine dormir car, quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ».
AU PAYS DU SOLEIL LEVANT
Le mot « Japon » n’est pas cité une seule fois dans le Mémorial de Sainte Hélène, et il ne semble pas non plus que Napoléon se soit soucié de ce pays durant son règne.
VERS LE CONTINENT AUSTRAL
http://www.leparisien.fr/politique/le-plan-secret-de-napoleon-pour-envahir-l-australie-16-02-2019-8013537.php







