MARCO POLO 2



Kubilaï Khan


Création le 7 janvier 2017

Suite de l’article a 79

Chinkin, fils de Kubilaï Khan et héritier du trône, vient d’être terrassé par une crise d’épilepsie pendant une partie de chasse. Il est accompagné de Marco Polo et de Chen Pao, le nouveau serviteur de Marco. Tout à coup, Chinkin porte les mains à sa gorge comme s’il allait suffoquer. il appelle désespérément  à l’aide et tombe de son cheval. Marco met sa ceinture de cuir entre les dents de Chinkin pour qu’il ne se morde pas la langue. Les gardes impériaux dégainent leurs épées et se mettent en cercle fermé menaçant, et vont tuer Marco quand survient Kubilaï Khan qui les arrête.

Marco comprend alors que l’huile du Saint Sépulcre que l’impératrice Jaimu avait demandé était pour soigner Chinkin. Et il vient d’être témoin d’un secret d’État. Il aurait donc du mourir. Kubilaï lui dit :
- Songe à ses frères : oui, à eux … Je les ai tous envoyés gouverner de lointaines provinces et des royaumes très éloignés si surveillés qu’ils ne peuvent pas conspirer. S’ils soupçonnaient la moindre faiblesse chez Chinkin, mon empire serait démembré le lendemain de ma mort. Mes gardes ont l’ordre de tuer quiconque serait au courant de la maladie de Chinkin. Ton serviteur Chen Pao sera exécuté.

Marco est affolé. Il réplique :
-  Grand Seigneur comme tu l’es, ne sais-tu pas que des hommes très grands out eu ce même mal ? Alexandre de Macédoine et Jules César, le plus noble des Romains ?
- Iskander ? Kaesar ? … Ils étaient malades ?
- Tous deux souffraient du « mal caduc » ; dans l’antiquité, ce mal était un signe de grandeur.

Un grand silence. Kubilaï fait jurer à sa garde le respect de Marco. Et Chinkin redouble d’amitié avec Marco. Il explique qu’une main de fer empêche les révoltes et quand son heure sonnera, il apprendra au monde entier que les Mongols ne sont pas des envahisseurs nomades mais un peuple égal au peuple chinois.

Kubklaï Khan et Chinkin reçoivent Marco Polo

 Ils se promènent près de la Cité Interdite et croisent un groupe de jeunes filles au regard baissé, à petits pas courts. Chinkin explique qu’une jeune fille chinoise croirait trahir sa grâce et sa délicatesse si elle marchait à pas longs. Elles ne sont pas comme nos Mongoles qui enfourchent un cheval comme les hommes !



Puis c’est un Conseil au Sommet. Kubilaï s’adresse à Marco :
- Fils de Niccolo, tu m’as à plusieurs reprises fait demander de te confier une charge. La voici : tu iras au Mangi en tant qu’ambassadeur auprès de l’empereur Tsu Tong, escorté par un Chinois cultivé, et tu observeras tout.

Mission très dangereuse, mais comment refuser ? Ils partent avec le message, se font emprisonner et se retrouvent face à l’impératrice Sie Chi : 
- Tu es venu nous espionner ; vous voulez savoir où sont notre courage et notre crainte.
- Je ne suis qu’un messager qui parle ta langue, c’est tout.
- L’empereur ne se trouve pas au Mangi. Et je suis régente au royaume de Sung au nom de mon fils.

En fait l’empereur s’est enfui, et le fils a cinq ans. Elle n’aura pas la force d’organiser une véritable résistance armée. C’est ce que dit Marco à son retour. Et l’armée mongole entre au royaume de Sung. Elle ramène Si Chi.

Si Chi au Palais de Kubilaï Khan

Kubilaï lui demande de venir siéger à ses côtés, tandis qu’un fort applaudissement accompagne les pas de l’impératrice déchue.

Kubilaï en guerrier

Mais voilà : Kubilaï veut maintenant conquérir le Cipango (Jin-pen-Kuo, le pays du soleil levant - le Japon); des gens de belle manière, très riches, idolâtres et indépendants l’habitent. Kubilaï a déjà été vaincu par eux et il ne digère pas sa défaite. Le roi de Corée est prêt à l’aider avec ses trois mille navires pouvant embarquer trente mille soldats. Marco est dubitatif. Il est envoyé revoir le système fiscal de la Chine qui est injuste, mais les finances de l’Empire sont basses. Il se retrouve sur le Fleuve Jaune, embarqué sur une jonque légère, pendant que la flotte transportant l’armée mongole fait voile vers Cipango. Marco fait la triste découverte des paysans exploités, malgré les ordres de Kubilaï. Et parmi eux Monica, une belle jeune fille née en Perse d’un marchand italien.

Mais Marco est subitement rappelé : Chinkin a eu une nouvelle crise. Et puis un roulement des tambours de deuil : ce n’est pas Chinkin, mais Cipango ; la tempête (le vent de Dieu, criaient les Japonais) a dévasté la flotte. Trente mille soldats ont été abandonnés dans une île déserte. Les commandants de l’expédition sont condamnés à mort par Kubilaï.

De retour au pays de Sung, Marco voit brûler la bibliothèque où se trouvent les documents du recensement fiscal. Une révolution se prépare. Le père adoptif de Monica en fait partie. Monica ne sera pas tuée mais emmenée dans un monastère, au fin fond de la Mongolie, perdue à tout jamais.

Changement de décor. Kubilaï Khan envoie Marco en ambassade dans le royaume de Ceylan. Le roi de l’île s’appelle Senderman. Il possède des richesses infinies et conserve les reliques de Bouddha. Ses forêts regorgent de saphirs, de topazes d’améthystes, de grenats … de plus il possède le plus gros rubis du monde.


Marco assiste à une fête, où Senderman montre le rubis à la foule. Il reçoit ensuite Marco. Kubilaï essaie chaque année d’acheter ses rubis contre du jade et une protection armée. Senderman n’en a pas besoin !
- Tout ceci pour vous dire que l’on n’offre pas d’eau à quelqu’un qui vit sur une rivière …

Et le rubis est bien gardé par des reptiles venimeux et des grilles acérées. Mais Marco a remarqué que le moine qui venait montrer le rubis ne sortait pas du temple où il était conservé, mais d’un petit bois à proximité. De là l’existence d’un souterrain … qu’il explore en secret.

Il raconte l’histoire à Senderman, qui le prend pour un farfelu. Mais Marco lui demande d’ouvrir l’écrin. Stupeur, il cache un mot signé Marco !



Il retourne au Palais de Kubilaï Khan avec un ambassadeur de Senderman, les reliques de Bouddha, mais sans le rubis. Et Chinkin s’éteint doucement, alors qu’on allait le marier. On ira l’enterrer dans les monts Altaï . Et sur le chemin, on mettra à mort tous ceux qui rencontreront le cortège funèbre. Lorsque Gengis Khan est mort, vingt cinq mille personnes furent passées au fil de l’épée … C’est la coutume.

Une tentative de  démantèlement de l’empire met Kubilaï Khan en fureur. Une armée de trois cent soixante mille hommes va châtier les conjurés. Les Tartares des deux camps chantent à pleine voix pendant le combat. L’un des conjurés fut mis dans un tapis sur lequel passèrent au galop les cavaliers vainqueurs.

C’est décidé : Marco accompagnera Kokacin, l’ancienne fiancée de Chinkin, auprès de son nouveau mari en Perse, avec ses cent dames d’honneur … sur le chemin de Venise. Le vieil empereur Kubilaï Khan marche vers ses quatre vingt dix ans, trop vieux pour chevaucher, il n’est plus un vrai Mongol. C’est son petit-fils Timur qui lui succède.

Timur serre les avant-bras de Marco, avec le geste habituel aux Mongols quand ils veulent montrer leur amitié.

Marco Polo termine :

J’ai ce livre. On le demande de toute part, on le copie et on le recopie, on en coupe des chapitres. On en a fait une copie en français littéral pour le frère du roi de France … Dans ma patrie, je me sens, comme je l’ai dit, libre et tranquille ; les gens me saluent comme un grand citoyen ; mais que peut-il y avoir de grand en moi sinon mon humble et reconnaissante façon, Seigneur, d’aimer Ta création ?