Succédant aux aventures d’Alexandra David-Néel, voici un film documentaire qu’il faut voir absolument, car vous n’êtes pas prêt de faire du tourisme dans ces conditions.
Ce film « Voyage aux fins fonds du Tibet », a été réalisé par Michel Peissel, dont voici l’histoire.
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Michel Peissel nait le 11 février 1937
À 18 ans, il tombe par hasard sur l’ouvrage de Fosco Maraini sur le Tibet (Tibet secret), paru en 1951. Séduit par ce pays mystérieux, il se procure le manuel de grammaire tibétaine de Charles Bell et se met en devoir d'apprendre celle-ci. Mais le Tibet est fermé aux étrangers après l'annexion du pays par la Chine, et il tourne ses pensées vers une carrière dans l'économie.
À 21 ans, au cours d'un voyage au Mexique, il découvre les vestiges de 14 sites mayas dans la forêt tropicale du Quintana Roo, ce qui l'amène à s’intéresser à la navigation précolombienne maya et à l’influence de celle-ci sur le développement de la civilisation meso-américaine. Cette aventure donne lieu en 1963 à son tout premier livre, The Lost World of Quintana-Roo. Cette découverte lui vaut d'être le plus jeune membre admis à The Explorers Club.
Il se rend compte qu’il existe encore des territoires inconnus en plein XXe siècle. Il décide d’être explorateur, et ses notions de tibétain le guident tout naturellement vers l’Himalaya.
À partir de 1959, Michel Peissel est parmi les premiers à parcourir les royaumes fermés de l’Himalaya comme le Mustang, dans le nord du Népal. Il passe de nombreuses années à sillonner à pied ou à dos de mulet le Bhoutan, le Ladakh, le Zanskar et le Tibet.
Il se rend pour la première fois dans la région au printemps 1959, espérant obtenir la permission de pénétrer dans le royaume du Bhoutan depuis le Sikkim. Se heurtant à un refus, il doit se contenter d'étudier les populations sherpa du Solu Khumbu au sud de l'Everest. Elles lui fourniront la matière de son deuxième livre, Tiger for Breakfast, paru en 1966.
Ayant entendu parler du minuscule et mystérieux royaume du Mustang, enclave népalaise s'enfonçant dans le plateau tibétain encore interdite aux étrangers, il s'y rend à l'été 1964, vêtu d'un manteau de mouton à la tibétaine et armé de solides connaissances en tibétain.
Accompagné de son traducteur Soho Karmay, il prend des notes sur l'histoire et la culture du royaume qui serviront de matière à sa thèse de 3e cycle en ethnologie, dirigée par Rolf Stein, sur « l'organisation politique et sociale du Mustang » soutenue à la Sorbonne le 11 février 1969 et à un article qui fera la une du National Geographic. Il publie le récit de sa randonnée en 1967 dans Mustang, a Lost Tibetan Kingdom, succès de librairie qui lui vaut plusieurs prix. Il retournera au Mustang en 1966 et 1967.
En 1969, il obtient finalement la permission de traverser le Bhoutan d'ouest en est. Il en fait la relation dans Lords and Lamas, a Solitary Expedition across the Secret Himalayan Kingdom of Bhutan (1970).
En 1994, Michel Peissel part à la recherche de la source du Mekong qu’il situe au col Rupsa-la, à 4 975 mètres d'altitude à la tête du Dza Nak, le Mekong noir, reconnu depuis plus d'un siècle par les cartographes comme la principale branche du fleuve. Des expéditions ultérieures, sino-japonaises et américaines, démontreront que la source géographique véritable est sur la branche nord, le Dza Kar, un torrent dont la source serait éloignée de plus de 4 500 mètres de l'embouchure que la source « historique » trouvée par Michel Peissel.
Il décède en 2011 à 74 ans
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Pour illustrer le film, voici quelques images qui nous ont particulièrement intéressées.
Les populations :
Les animaux :
Les paysages :
Donc, en route pour le Tibet :
https://www.youtube.com/watch?v=IKZUzbnJxgs