MONTÉE EN PUISSANCE DE LA CHINE 2





Création le 5 novembre 2017

Vous avez certainement consulté l’article concernant la conférence que Bernard Dorin, Ambassadeur de France et Conseiller d’État honoraire a donnée le 16 avril 2008 à la Mairie du XVI ème arrondissement de Paris au profit de l’organisation culturelle à but non lucratif « Culture et Solidarité » :

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Depuis dix ans, la Chine s’est éveillée. Pour votre culture générale, nous vous offrons quelques notions complémentaires :

PRINCIPALES CROYANCES ET RELIGIONS



 TAOÏSME

La notion de Tao s’est d’abord fait connaitre en Occident par des écrits datant du milieu du premier millénaire av. J.-C. (Dao De Jing, Zhuang Zi), au contenu souvent plus philosophique que proprement religieux, voire franchement politique. En Chine, le terme sert à désigner des écoles transmettant de maître à disciple des techniques d'ascèse, des rituels, des enseignements religieux. Chacune propose sa "voie", Tao, mot auquel il est donc hasardeux de chercher une définition unique, malgré des références communes, à Lao Zi par exemple. 

Seules nous sont connues, à partir de la dynastie Han, les sectes qui ont pris une certaine importance. Nées dans le fonds religieux chinois, elles s'en nourrissent et y réinjectent des pratiques, des concepts et des divinités. Leurs membres sont des professionnels rendant toutes sortes de services spécialisés, talismans, exorcismes, cérémonies… 

Mais le taoïsme ne donnera jamais naissance à une confession unique et séparée de l'ensemble de la religion chinoise, dans laquelle sa position est, mutatis mutandis, similaire à celle des écoles kabbalistes dans le judaïsme ou soufies dans l'islam, voire des congrégations religieuses dans le christianisme.


 CONFUCIANISME

Un mot peut être dit ici du confucianisme, bien qu'il s'agisse d’une doctrine morale, sociale et politique, et non d'une religion. Il est avec le taoïsme et le bouddhisme l'une des trois grandes écoles de pensée que reconnait la tradition chinoise. Cette mise en parallèle contribue à la confusion qui le fait souvent présenter comme une confession. 

Certains rites sont qualifiés de "confucéens" du fait qu'ils reflètent les structures sociales et politiques, très influencées par le confucianisme, le culte des ancêtres, qui pourtant précède largement Confucius et est pratiqué par tous les Chinois, quelle que soit leur affiliation religieuse ou idéologique; les cérémonies religieuses, souvent en l'honneur du Ciel et de la Terre, que l'empereur et les fonctionnaires se devaient d'accomplir pour assurer la bonne marche des choses, rites professionnels qui font partie de l'ensemble des pratiques religieuses sans constituer une confession à part, tout comme les temples de Confucius.

À partir des Song, une métaphysique dite néo-confucéenne s'est développée en intégrant des éléments taoïstes et bouddhistes. Empruntée également par certaines écoles taoïstes comme Quanzhendao, elle a exercé une influence importante sur les nouveaux mouvements religieux nés à partir de la fin du XIXème siècle.

Le confucianisme se nomme "École des lettrés".



BOUDHISME

Comme toutes les religions étrangères, le bouddhisme a pénétré en Chine par la route de la soie. Ses débuts officiels datent de l'arrivée en 67 de deux moines à la capitale, Luoyang. La légende prétend que le roi Ming des Han aurait été averti de leur arrivée en voyant le bouddha en rêve. Il fut en tout cas à l'origine du temple du Cheval Blanc, premier centre chinois d'études bouddhiques établi en 68.

 Un siècle plus tard, An shi gao, moine parthe, y vint pour entamer un travail de traduction systématique des soutras, en commençant par le Soutra en quarante-deux articles, que la légende prétend rapporté d'Afghanistan, sous les Han, par des envoyés de l'empereur.

Le bouddhisme gagna peu à peu du terrain, mais resta longtemps considéré comme une religion étrangère. Le célibat monastique, inconnu jusque-là, fut souvent critiqué par les confucéens comme gaspillage de ressources humaines. Le bouddhisme s'adaptera en présentant la pratique religieuse comme bénéficiant non seulement à l'individu, mais aussi à ses parents et ancêtres, ainsi qu'à la société en général. 

À la chute des Han, il profita, tout comme les écoles taoïstes, de la division de l'empire qui se prolongea jusqu'à la fin du VI ème siècle. Le monopole confucéen sur l'idéologie officielle fut affaibli, surtout dans les royaumes du Nord où la classe dirigeante était souvent ethniquement et culturellement mixte.

Moins bien implanté que le taoïsme autochtone, le bouddhisme avait sur lui l'avantage d'être plus structuré (monastères, diffusion organisée de l'idéologie), alors que le taoïsme était constitué d'un grand nombre d'écoles indépendantes. Cela lui permit de devenir une vraie puissance institutionnelle et financière (grands monastères). 

Il fut choisi comme religion officielle par certains empereurs, dont le premier fut Wu, des Liang du Sud. Néanmoins, son succès finit par lui porter préjudice quand les empereurs s’offusquèrent de la richesse de certains établissements religieux (persécutions aux VIe et VIIème siècle, et en 845).


 ISLAM

C'est en suivant la route de la soie que l'islam a pénétré en Chine au VII ème siècle, avec des marchands en majorité persans. La plus grande part de ses pratiquants habite les régions de l'Ouest. Ils sont majoritaires dans les régions autonomes du Ningxia et du Xinjiang, où ils appartiennent essentiellement à deux minorités nationales de langue turque  Ouïghours et Kasakhs. 

Mais la principale ethnie musulmane est celle des Huis, de langue chinoise, et physiquement indiscernable des Han. On les trouve dans le Gansu, le Shaanxi, le Yunnan, et les ports du Sud-Est. Ils font remonter les débuts de l’islam en Chine à l’ambassade envoyée en 650 par le troisième calife Uthman  l'empereur Gaozong des Tang avait alors autorisé les musulmans à répandre leur religion et à construire une mosquée à Chang'an. 

Néanmoins, la première mosquée rapportée par la tradition aurait été construite par Saad Lebid Alhabshi dès les premiers temps de l'islam à Quanzhou dans le Fujian sous le nom de Qilinsi, "Temple du Qilin". Abu Waqqas aurait construit à Canton en 627 un simple minaret servant aussi de phare appelé Guangta (tour lumineuse).


 CHRISTIANISME

La mention la plus ancienne de la présence de chrétiens en Chine est la stèle nestorienne de Xi'an datant du VIIe iècle. Au XIIIe iècle, les franciscains entamèrent parallèlement aux nestoriens une activité missionnaire à laquelle le gouvernement Ming mit fin au début du XIV ème siècle. 

Saint François Xavier fut à l'origine de la première mission jésuite vers la Chine en 1552. Il mourut cependant cette année-là sur l'île de Sancian, sans avoir atteint le continent. En 1582, la Compagnie de Jésus tenta de nouveau de gagner la Chine, avec succès cette fois. Elle introduisit la science à l'occidentale, les mathématiques et l'astronomie. En 1601, l'un des jésuites installés en Asie, Matteo Ricci, se rendit à Pékin. 

Les jésuites entreprirent une évangélisation par le haut en s’intégrant au groupe des lettrés. Ils y obtinrent des conversions, mais donnèrent l’impression d’avoir des objectifs cachés, et le christianisme fut bientôt déclaré “secte dangereuse”. La Querelle des Rites leur porta le coup de grâce  en 1773, le Pape ordonna la clôture de leurs missions. 

Au milieu du XIX ème siècle, après la Première guerre de l'opium, les missions catholiques reprirent et les protestants se joignirent en force, particulièrement les méthodistes, dans les zones côtières. Le chef de la révolte des Taiping s’inspira partiellement des enseignements des missionnaires pour construire l'idéologie de son mouvement. Jusqu'à l'avènement de la République Populaire de Chine, de nombreux échanges culturels sino-occidentaux se firent par l'intermédiaire des missions chrétiennes, qui fondèrent des institutions éducatives.

PETIT GLOSSAIRE DE LA CHINE VUE DE LA FRANCE



 ACUPUNCTURE

Ce sont les Jésuites qui, les premiers, ont ramené de Chine des écrits sur l'acupuncture à la fin du XVIIe siècle. Au début du XIXe siècle, en France, de grands noms de la médecine s'y intéressèrent. C’est toutefois sous l'impulsion de Georges Soulié de Morant (1878-1955), consul de France à Pékin pendant plus de 12 ans, que l'acupuncture prit un essor considérable en Europe à partir des années 1920.

Le Nei Jing Su Wen est une compilation d'écrits sur l'acupuncture, mais aussi l'usage des drogues thérapeutiques, des massages et de la gymnastique, datée de la période des Royaumes combattants (-500 à -220) et la dynastie Han (-206). Il constitue la source historique la plus ancienne, bien que seules des éditions postérieures à sa période de rédaction supposée aient été retrouvées. L'acupuncture et la théorie des méridiens sont décrits dans certains des ouvrages datant du début de la dynastie Han (-168, soit 50 ans environ après la fin des Zhanguo) trouvés dans une tombe des Han (Mawangdui, 1973-75).

L'acupuncture est une médecine chinoise utilisée depuis plus de 5.000 ans dans les pays orientaux et à travers le monde.  C'est une science à la fois naturelle et empirique.  Elle est pratiquée conjointement à la médecine occidentale dans les hôpitaux et les cliniques privées de la Chine.  L'acupuncture est maintenant pratiquée en Amérique du nord, en Océanie ainsi qu'en Europe depuis plus de quarante ans.

L'acupuncture est fondée sur deux grands principes de la médecine chinoise.  Le premier est celui du Yin et du Yang.  Ces derniers symbolisent deux parties opposées existant dans tous les phénomènes et objets en relation réciproque dans le milieu naturel.  Par exemple, la femme est Yin et l'homme est Yang, l'eau est Yin et le feu est Yang.  

Le Yin et le Yang s'opposent, se complètent, s'engendrent l'un et l'autre et ne peuvent exister l'un sans l'autre.  Le second principe est celui des cinq éléments.  L'univers est formé par le mouvement et la transformation de cinq éléments représentés par: le Bois, le Feu, la Terre, le Métal et l'Eau.  Cette théorie est utilisée pour expliquer la physiologie et la pathologie ainsi que les relations entre l'organisme et le milieu environnant.

 
FENG SHUI


Le Feng shui, littéralement  le vent et l'eau, est un art chinois millénaire dont le but est d'harmoniser l'énergie (le Q.I.) d'un lieu de manière à favoriser la santé, le bien-être et la prospérité de ses occupants. Il s'agit d'un des Arts Taoïstes, au même titre que la médecine chinoise traditionnelle ou l'acupuncture, avec lesquelles il partage un tronc commun de connaissances.

Depuis des siècles, les Chinois s'y réfèrent pour concevoir leurs cités, construire leurs maisons et inhumer leurs morts. De nos jours, le monde des affaires consulte les Maîtres en Feng Shui pour décider de l'implantation de leurs bureaux.

 
JADE


Le nom de jade s'applique à deux minéraux :
• La néphrite (amphibole)
• La jadéite (pyroxène)


Les différentes variétés de jade étaient très employées à l'époque de la pierre polie pour la confection des haches. Les artistes chinois utilisent depuis longtemps cette pierre semi-précieuse pour réaliser de petits objets d'art.

Dans la symbolique orientale, le jade était une pierre relative à l'Empereur, symbole d'un pouvoir absolu. L'Empereur se devait d'arborer un sceptre de jade (Jouyi) lors des grandes cérémonies. Les cinq rangs de princes recevaient chacun une tablette de jade d'un type particulier.
 

Le premier rang recevait une tablette oblongue avec deux colonnes gravées.
Le second rang recevait une tablette oblongue où figurait un homme debout, le corps droit.
Le troisième rang recevait une tablette oblongue où était représenté un homme courbé.
Le quatrième rang recevait une tablette annulaire sur laquelle figurait du millet.
Le cinquième rang recevait une tablette annulaire gravée de feuilles de jonc.


Chaque année, les princes se rendaient en audience devant l’Empereur et rendaient leurs tablettes qui étaient alors comparées avec les formes-modèles conservées au palais. Si tout était conforme les tablettes leur étaient restituées. Le simple fait que l’Empereur ne désire pas rendre une tablette signifiait la destitution du prince. Les envoyés de l’Empereur et les ambassadeurs possédaient, quant à eux, des demi tablettes coupées dans la longueur et qui se devaient de parfaitement correspondre à la partie complémentaire qui avait été confiée au correspondant. Posséder un jade, en Chine, était donc, en quelque sorte, pouvoir prétendre à une dignité impériale.

Par ailleurs on plaçait dans la bouche des défunts une cigale en jade, symbole de la vie éternelle et de la résurrection.

En Orient, le jade est également assimilé à la semence du dragon.


 KUNG FU

Le terme a été introduit en Europe dans les années 1970 pour désigner les films chinois d'arts martiaux. Le terme Kung Fu sonnait mieux d'un point de vue phonétique et mnémotechnique à l'oreille des Occidentaux. Les termes "gong" et "fu" traduits littéralement et séparément ont une toute autre signification que "arts martiaux" chinois. "Gong" désigne la maîtrise, le "perfectionnement" ou la "possession d'un métier". 

Le terme est à rapprocher d'un point de vue sémantique de la notion d'artisan tel qu'il était usité en Europe au XIXe siècle : ce terme désignait l'homme de métier qui, par un apprentissage auprès d'un maître, acquérait cultures, techniques et savoir-faire. "Fu" désigne les techniques en tant que contenu. On peut ainsi dire de quelqu'un qu'il possède le "gong fu" en gastronomie, ou le "gong fu" en peinture, ou le "gong fu" en musique, etc. 

Le terme plus juste pour qualifier les arts martiaux chinois est wushu. L'expression "wushu gong fu" désigne "la maîtrise de l'art martial chinois". En chinois, plusieurs termes désignent les arts martiaux : zhong guo gong fu pour désigner les arts martiaux nationaux.


MARCO POLO

Né en l'absence de son père Niccolo Polo, Marco Polo a 15 ans lorsque son père et son oncle, Matteo Polo, reviennent d'un long voyage en Asie centrale où ils ont rencontré l’Empereur Mongol Kubilaï Khan, petit fils de Gengis Khan. Ils sont porteurs d'un message de sympathie pour le pape. Pendant deux années, les deux frères, Niccolo et Matteo, vont attendre l'élection d'un nouveau souverain pontife.

En 1271, ils repartent de Venise pour retourner en Chine et le jeune Marco les accompagne. Il a vingt ans lorsqu'il est reçu avec ses parents à la très fastueuse cour mongole. D'abord, semble-t-il, envoyé en légation avec son oncle dans la ville frontière de Ganzhou, à l'extrémité ouest de la grande muraille, où il fait ses classes, il devient ensuite un enquêteur-messager du palais impérial suzerain de la Chine, de l'Iran et de la Russie. A ce titre, il accomplira diverses missions pour le grand Khan, tant en Chine que dans l'Océan Indien.

Vers la fin du règne de Kubilaï Khan, Marco Polo et ses parents obtiennent le droit de retourner dans leur pays. En 1295 ils embarquent à destination de l'Iran, où ils accompagnent une princesse promise à l'ilkhan d'Iran. Puis il se rend à la cour de l'empereur de Chine Kubilai Khan. Dans son voyage de retour à Venise en 1292, il fait escale à Perlak dans le nord de l'île de Sumatra (dans l'actuelle Indonésie).

Rentré à Venise en 1295 avec une fortune en pierres précieuses, Marco Polo fait armer une galère pourvue d'une pierrière (sorte de catapulte à bascule et contrepoids, que Rashid ed-Din appelle des « armes franques »), afin de participer au combat que Venise mène alors contre Gênes*. Lors d'une bataille sur mer, il est fait prisonnier (soit en 1296, au large de la Turquie - entre Adana et le golfe d'Alexandrette - , soit en septembre 1298, au large de Curzola sur la côte croate). Il dicte son célèbre livre dans la prison de Gênes.

Après sa libération, il épouse Donata Badoer et aura trois filles. En 1324, il meurt à Venise où il est enterré en l'église San Lorenzo.

*Transfert de technologie militaire : Cette mission, révélée par le chapitre 145 sur Xiangfan, fit sans doute davantage pour la promotion des Polo dans l'empire Yuan que l'introduction du symbole de la lumière du Christ.



SHAOLIN


Le temple Shaolin originel est situé sur le mont Song (Songshan en chinois), une des cinq montagnes sacrées de Chine, dans la province de Henan à environ 600 km au sud de Pékin. Fondé vers 497 sous la dynastie Wei du nord, c'est l'un des plus anciens temples bouddhistes de Chine. On rapporte qu'il servit de domicile au moine indien Batuo lors des trente années qu'il passa à prêcher le bouddhisme nikaya en Chine.

La réputation militaire du temple date du début de la dynastie Tang (618 - 907). D'après des documents, des moines combattants shaolin auraient sauvé la vie du futur Empereur Taizong (Li Shimin) et l'auraient assisté dans sa lutte contre les forces rebelles. Une fois devenu Empereur, ce dernier montra sa reconnaissance en agrandissant le complexe monastique et en autorisant certains moines à poursuivre leur formation militaire. 

Le kung fu shaolin atteint son apogée sous la dynastie Ming (1368 - 1644), quand plusieurs centaines de moines shaolin reçurent un statut militaire et dirigèrent des campagnes contre des rebelles et des bandits japonais. À cette époque, ils avaient développé leur propre style d'arts martiaux, le Shaolin quan.

S'il reste encore des zones d'ombre dans l'histoire de Shaolin, les spécialistes et auteurs modernes s'accordent tous sur un point : c'est bien là que s'est développé un système de combat complexe et singulier, qui restera pendant des siècles la référence de la plupart des écoles d'arts martiaux asiatiques. De nombreux temples Shaolin ont vu le jour à travers la Chine au cours des siècles, notamment un temple renommé (et mystérieux) dans la province de Fujian. De nos jours, en Chine ainsi que dans le reste du monde, des milliers de temples sans relation avec Shaolin prétendent enseigner son style.

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