Création le 5 octobre 2016
Connaissez-vous Jaipur ? Non ? Alors voilà. Nous commençons par un petit voyage dans la ville :
Puis direction le palais : Le Hawa Mahal ou palais des vents (vers 1799), le plus célèbre bâtiment de Jaipur, est une partie du complexe du palais. Il permettait aux femmes du zenana — l’équivalent hindouiste du harem — d’assister au spectacle de la rue et de voir les processions qui y défilaient. La façade comporte 953 emplacements derrière lesquels elles pouvaient s’installer sans être vues depuis la rue. En prévision de la visite du prince Albert, en 1876, elle fut peinte en rose dans sa totalité, le rose étant une couleur traditionnelle de bienvenue. Depuis, elle conserve cet usage et est surnommée la ville rose.
Mais pas la nuit !
Dans la rue, c'est la foule, en toute sécurité : c'est une des rares villes où l'on peut perdre un billet de banque et se le voir rapporter gentiment par un gamin.
Puis nous allons au marché :
Et on sort de la ville.
En tant que chef autoritaire de l’État prospère de Jaipur, Madho Singh avait des idées modernes sur l’éducation et la santé. Il fit construire des écoles des écoles et un musée. Pendant les famines de 1896 et de 1899, il utilisa des fonds d’État pour nourrir la population.
À son fils, qui aimait le polo, il a fait le petit cadeau de plusieurs milliers de chevaux.
Singh était d’une loyauté exceptionnelle vis à vis de la Couronne anglaise, et il envoya sa cavalerie participer avec les Anglais dans des campagne en Inde et en Afrique du Sud. Pendant la première guerre mondial, il envoya également, à ses frais, ses hommes avec des mitrailleuses participer à la campagne mésopotamienne. D’aucuns disent qu’il acheta des avions pour armer une escadrille privée !
Il en fut récompensé en étant fait Grand Commandeur de l’Ordre de l’Étoile de l’Inde, Chevalier de l’ordre de l’Empire Britannique et Grand Croix de l’Ordre Royal de Victoria.
Mais quand aller à Jaipur ? Par exemple le 13 mars, c'est la fête de Holi, la victoire du bien contre le mal, mais aussi la fête des éléphants.
Vous commencez tout d'abord par gagner la confiance de votre éléphant en lui donnant à manger. Ensuite, vous le bichonnez en mettant tout vos talents d'artiste peintre à l'œuvre puis vous montez sur son dos pour une superbe balade dans les environs. Enfin, les plus téméraires apprécieront la baignade avec les éléphants !
À son fils, qui aimait le polo, il a fait le petit cadeau de plusieurs milliers de chevaux.
Singh était d’une loyauté exceptionnelle vis à vis de la Couronne anglaise, et il envoya sa cavalerie participer avec les Anglais dans des campagne en Inde et en Afrique du Sud. Pendant la première guerre mondial, il envoya également, à ses frais, ses hommes avec des mitrailleuses participer à la campagne mésopotamienne. D’aucuns disent qu’il acheta des avions pour armer une escadrille privée !
Il en fut récompensé en étant fait Grand Commandeur de l’Ordre de l’Étoile de l’Inde, Chevalier de l’ordre de l’Empire Britannique et Grand Croix de l’Ordre Royal de Victoria.
Mais quand aller à Jaipur ? Par exemple le 13 mars, c'est la fête de Holi, la victoire du bien contre le mal, mais aussi la fête des éléphants.
Vous commencez tout d'abord par gagner la confiance de votre éléphant en lui donnant à manger. Ensuite, vous le bichonnez en mettant tout vos talents d'artiste peintre à l'œuvre puis vous montez sur son dos pour une superbe balade dans les environs. Enfin, les plus téméraires apprécieront la baignade avec les éléphants !
Mais dans un passé récent, l'éléphant était bon à tout faire. Voici un article de Henri Versanes dans le Journal des Voyages du 26 mai 1912 :
Voilà de bons siècles que l’Inde possède des éléphants domestiqués. Mais jusqu’à nos jours, ceux-ci servaient surtout de bêtes de somme, pour le transport des hommes et des objets. Ce sont les Anglais qui ont tiré parti de toutes les qualités de l’éléphant, dont la force prodigieuse, jointe à une très vive intelligence, peut rendre de très grands services.
L’éléphant devient volontiers maçon. Il économise une main d’œuvre coûteuse pour le transport des blocs de pierre. Il roule des blocs énormes en les retournant d’une simple poussée du front, ou en s’aidant au besoin de ses genoux.
Avec sa trompe, il soulève des pierres de taille de dimensions respectables et les pose une à une sur le mur en construction à l’endroit indiqué, avec une telle précision qu’il suffit de quelques coups de truelle pour les ajuster.
Il est aussi bûcheron. Le plus aisément du monde, il déracine des arbres de sept à huit mètres de haut : il lui suffit d’appuyer sa tête sur le tronc et de s’arc-bouter sur les pattes de derrière pour que l’arbre cède et s’abatte. L’arbre tombé, il le piétine adroitement pour casser les grosses branches.
Il transporte à de grandes distances et empile des pièces de bois, liées entre elles et suspendues à sa mâchoire par un cordeau.
On se sert également de ce gros pachyderme pour des travaux plus délicats, comme le montrent nos gravures. On sait que l’éléphant peut emmagasiner dans sa trompe des quantités d’eau assez considérables, pour les expulser à volonté sous forme d’un jet puissant. Quoi de plus ingénieux que d’utiliser cette faculté pour laver les murs ou les façades en dirigeant avec les mains la trompe de l’animal comme un tuyau en caoutchouc ? La trompe sert aussi à sec, comme un tampon énergique, pour frotter ou essuyer les parois ; mais on l’utilise encore à manier le pinceau pour badigeonner et peindre les murs.
L’intelligence de l’animal a permis de dresser des éléphants facteurs dont la fidélité est à toute épreuve. Il ne faut pas, évidemment, leur confier de petites missives qui risqueraient d’être mises à mal par leur robuste organe de préhension. Un fort rouleau solidement ficelé fait mieux l’affaire : l’éléphant le saisit dans sa trompe qu’il tient élevée, loin de toute atteinte et, fier de sa mission, il le porte fidèlement à son destinataire.
Les Anglais ont renoué aussi avec les vieilles traditions de l’éléphant guerrier, qui n’ont jamais été complètement perdues aux Indes, depuis l’époque où ces animaux combattirent contre les armées d’Alexandre. On sait que les Carthaginois, les Grecs et les Romains les utilisèrent dans les batailles : on les enivrait parfois pour les rendre furieux.
Il ne s’agit pas aujourd’hui de remettre en honneur de semblables coutumes : les Anglais utilisent désormais l’éléphant, non plus comme combattant, mais comme soldat du génie.
On a organisé à Dacca, dans le Bengale, un dépôt d’éléphants militarisés qui sont recrutés après un examen spécial de leurs aptitudes, véritable conseil de révision. Enrégimentés dans l’armée, ils servent principalement au transport des canons, des matériaux lourds et sont utilisés pour les travaux de construction comme dans le civil.
L’utilisation pratique de l’éléphant a eu pour résultat d’enrayer la destruction systématique de ce pachyderme. Tandis que l’éléphant d’Afrique - qui est resté sauvage et n’est pas domestiqué - est traqué sans pitié par les chasseurs et menacé, si l’on n’y remédie pas, de disparaître à plus ou moins longue échéance, les Anglais ont pris dans l’Inde des mesures énergiques pour sauvegarder ce précieux auxiliaire. Les chasses ont été soumises à une réglementation sévère et les mises à mort rendues très difficiles grâce à un artifice ingénieux : tous les éléphants sauvages de l’Inde anglaise ont été décrétés propriétés de la Couronne.
Mais, direz-vous, où est donc Jaipur ?
Voilà de bons siècles que l’Inde possède des éléphants domestiqués. Mais jusqu’à nos jours, ceux-ci servaient surtout de bêtes de somme, pour le transport des hommes et des objets. Ce sont les Anglais qui ont tiré parti de toutes les qualités de l’éléphant, dont la force prodigieuse, jointe à une très vive intelligence, peut rendre de très grands services.
L’éléphant devient volontiers maçon. Il économise une main d’œuvre coûteuse pour le transport des blocs de pierre. Il roule des blocs énormes en les retournant d’une simple poussée du front, ou en s’aidant au besoin de ses genoux.
Avec sa trompe, il soulève des pierres de taille de dimensions respectables et les pose une à une sur le mur en construction à l’endroit indiqué, avec une telle précision qu’il suffit de quelques coups de truelle pour les ajuster.
Il est aussi bûcheron. Le plus aisément du monde, il déracine des arbres de sept à huit mètres de haut : il lui suffit d’appuyer sa tête sur le tronc et de s’arc-bouter sur les pattes de derrière pour que l’arbre cède et s’abatte. L’arbre tombé, il le piétine adroitement pour casser les grosses branches.
Il transporte à de grandes distances et empile des pièces de bois, liées entre elles et suspendues à sa mâchoire par un cordeau.
On se sert également de ce gros pachyderme pour des travaux plus délicats, comme le montrent nos gravures. On sait que l’éléphant peut emmagasiner dans sa trompe des quantités d’eau assez considérables, pour les expulser à volonté sous forme d’un jet puissant. Quoi de plus ingénieux que d’utiliser cette faculté pour laver les murs ou les façades en dirigeant avec les mains la trompe de l’animal comme un tuyau en caoutchouc ? La trompe sert aussi à sec, comme un tampon énergique, pour frotter ou essuyer les parois ; mais on l’utilise encore à manier le pinceau pour badigeonner et peindre les murs.
Il ne s’agit pas aujourd’hui de remettre en honneur de semblables coutumes : les Anglais utilisent désormais l’éléphant, non plus comme combattant, mais comme soldat du génie.
On a organisé à Dacca, dans le Bengale, un dépôt d’éléphants militarisés qui sont recrutés après un examen spécial de leurs aptitudes, véritable conseil de révision. Enrégimentés dans l’armée, ils servent principalement au transport des canons, des matériaux lourds et sont utilisés pour les travaux de construction comme dans le civil.
L’utilisation pratique de l’éléphant a eu pour résultat d’enrayer la destruction systématique de ce pachyderme. Tandis que l’éléphant d’Afrique - qui est resté sauvage et n’est pas domestiqué - est traqué sans pitié par les chasseurs et menacé, si l’on n’y remédie pas, de disparaître à plus ou moins longue échéance, les Anglais ont pris dans l’Inde des mesures énergiques pour sauvegarder ce précieux auxiliaire. Les chasses ont été soumises à une réglementation sévère et les mises à mort rendues très difficiles grâce à un artifice ingénieux : tous les éléphants sauvages de l’Inde anglaise ont été décrétés propriétés de la Couronne.
Mais, direz-vous, où est donc Jaipur ?