WUSONG RIVER


Création le 27 juillet 2013



Vous vous attendriez, peut-être, dans ce "Wusong river", à l'évocation d'une petite rivière roucoulant dans les damiers des innombrables rizières chinoises , malheureux ! Shanghaï, la tentaculaire, a tout confisqué.
 
En 1910


 Celles qui roucoulent, ce sont les jeunes et charmantes chinoises, dont l'auteur a fait connaissance et dont il brosse les mœurs sympathiques, si différentes des nôtres.

Au hasard d'un marché breton, nous avions rencontré François Bernas et ses "chroniques chinoises" ( avec sous-titre en chinois, s'il vous plait ). Amoureux de la Chine, il y retournera au prochain nouvel an chinois, le 31 janvier 2014, poursuivre sa romance. En attendant, nous vous faisons profiter du défilé du nouvel an chinois à Paris de 2013.











Lui, c'est le routard, et les guides du routard, ce sont les dites chinoises, et tout ce petit monde loge au Blue Mountain Hostel, se balade à pied, en vélo, en BMW de luxe, en train, à Pékin et surtout à Shanghaï, ces immenses mégapoles où il fait très chaud quand il fait chaud, et pour Pékin très froid quand il fait froid.

- J'avais déambulé dans les rues froides et ensoleillées de Pékin une bonne partie de la journée : les hutongs du nord-est, où nous résidions, ceux du sud-ouest, dans lesquels j'adorais me perdre également, n'avaient plus de secrets pour moi. Il y avait des chantiers à tous les coins de rue. Les boutiques succédaient aux restaurants, entre deux entrées de résidences particulières, dans une chaîne sans fin. À chaque intersection, les noms des ruelles sur les murs gris constituaient autant d'invitations à une pause pour l'étudiant en chinois que j'étais. Je me satisfaisais de la lecture d'un signe sur quatre.

Car il nous balade de Shanghaï à Pékin et retour, en passant par l'Inde, grâce aux récits de son ami David, un avocat qui loge au même hôtel, spécialiste des traductions en chinois, en costume cravate très professionnel pendant la journée et amoureux de la dive bouteille le soir - alcool chinois s'entend -, et qui lui distille par bribes ses aventures indiennes diverses et variées dans un décor très réaliste …

Par exemple :
- Le Manahanga Express était programmé pour 18 heures. Nous sommes partis à 21 heures après avoir failli monter deux ou trois fois  dans des trains qui tentaient de nous piéger, en se présentant sur le quai annoncé, et plus ou moins à l'heure prévue …. Il s'est mis à pleuvoir peu après minuit. Nous venions de quitter Gayâ Junction. Les derniers intrus descendaient du train le long de la voie ferrée, avant de se fondre dans la nuit chaude et humide. Le manège reprenait, chaque fois que le convoi ralentissait : des enfants, pour la plupart, se faufilaient dans les wagons, terrorisés et stimulés à la fois à l'idée de croiser une patrouille de soldats ...

Que font tous ces clients du Blue Mountain ? Les uns pour apprendre le chinois, les autres en attendant de trouver du travail. François Bernas, donc, vient perfectionner son chinois ( en utilisant des dictionnaires à cheveux ) et  écrire ce livre par la même occasion. On est loin du cours de géopolitique sur l'Empire du milieu, mais c'est la Chine telle que vous pourriez la voir lors de votre prochain voyage. Tout y est, le nom des rues, les itinéraires, les sens uniques pour voies cyclables, la façon de manger de la soupe aux nouilles en se tachant, les "come on" de Xiao Wen, et le style de leur  conversation dans le train Pékin-Shanghaï ( deux jours et deux nuits ) :
- Ton deuxième prénom, en chinois, ça veut dire "gris clair, n'est-ce pas ? Tu es bien assortie avec le paysage…"
- Et toi, tu es bien assorti avec les bêtises que tu dis ...


Mais aussi la façon que Tong Ting a de l'appeler son Oncle et les pleurs des adieux : "Elle avait réussi à attirer l'attention de tout le voisinage par la régularité et l'intensité de ses sanglots. J'avais eu toutes les peines du monde à lui faire reprendre ses esprits.

Les Chinoises n'aiment pas les adieux."